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Chris le Gardien auteur
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Attachement à l'égo et les moyens de s'en libérer

Attachement à l'égo et les moyens de s'en libérer

Attachement à l'égo et les moyens de s'en libérer

"Change en toi ce que tu veux changer dans le monde." Gandhi

Sa Sainteté le XIIème Drukchen Rinpoché, lors d'une Conférence publique à Druk Dechen Ling ( Boersh ) le 7 et 8 Aout 1991 nous propose quelques moyens nous permettant de libérer notre esprit en le nous libérant de l'attachement à notre Ego. Il m'a paru intéressant de vous soumettre sa parole.

Vous pouvez trouver aussi cet extrait sur le site : http://pema.free.fr/

Thème :

Un des obstacles majeurs à la compréhension de notre esprit et de la réalité est l'attachement, la croyance à l'existence d'un Soi ( Moi transcendant, Ego ).

Cet attachement nous empêche de voir la souffrance inhérente à tous les êtres, le moyen de s'en libérer, la voie à emprunter pour s'en liberer et le résultat qui est entre autre l'union de la compassion désintéressée et de la vacuité aimante.

L'attachement à un soi et les moyens de s'en libérer sont communs à tous les êtres.

Comment arriver à cette compréhension ?

Comment utiliser les moyens pour les établir définitivement dans la vie de tous les jours ?

Quels sont les moyens (prise de refuge, développement de l'esprit d'éveil ) que nous pourrons utiliser pour mieux comprendre notre esprit ?

Tout d'abord, je veux vous dire que je suis très heureux de vous revoir tous ici à Boersh dans ce petit groupe. Puisque hier, le

voyage a été long et fatigant, je ne pourrai pas parler beaucoup, d'autre part, parler de l'égo qui est notre plus grande source de

confusion ( lit : empêtrement ) n'est pas vraiment utile, et encore parce que c'est un sujet très vaste, des plus vastes, il est difficile d'en parler.

En fait, l'égo est notre grand "patron" ( big boss ), 24 heures sur 24, et il n'est qu'une source de conflits que nous devons contrôler, Cet égo, nous l'avons toujours avec nous et nous ne le remarquons pas, nous ne l'identifions pas, ni lui-même ni les activités qui dépendent de lui.

Et ceci est la partie pauvre de notre situation parce qu'en fait nous avons besoin de l'identifier, d'identifier ses activités, et nous

ne l'avons jamais pu, depuis des temps sans commencement jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons jamais rien fait pour le connaître. Mais maintenant nous devons commencer et essayer de faire un effort pour identifier cet égo et ses activités.

Quand le Bouddha a donné l'enseignement des Quatre Nobles Vérités, il a d'abord dit : "Vous devez comprendre la souffrance", ceci est la chose principale pour accentuer la recherche de l'égo.

Par exemple, si nous devons lutter contre un ennemi, nous devons savoir qui il est, à quoi il ressemble, nous devons l'identifier, c'est pareil avec notre égo, nous devons le connaître, car il est notre plus grand ennemi. Il doit nous être familier si nous voulons nous défendre contre lui.

La Deuxième Noble Vérité enseignée par le Bouddha, est la vérité de la cause de la souffrance, et la source de la souffrance, c'est l'égo, inévitablement si vous cherchez la souffrance, vous trouverez précisément l'égo, l'égo en tant que souffrance, en tant que base de la souffrance.

Comment réaliser la présence de l'égo, comment l'identifier ?

D'abord nous devons nous connaître nous-même. Cette sorte de fausse identification nous trompe 24 heures sur 24. C'est la

raison pour laquelle l'égo nous contrôle. Et c'est seulement à cause de cette fausse identification qu'il peut le faire.

L'égo lui-même est comme une sorte d'auto-projection, il n'a pas d'existence dans une certaine forme, couleur, etc..., ni dans une substance ou matière solide etc...

Il peut nous contrôler parce que nous sommes trop faibles, autrement il ne pourrait rien contre nous, il n'a aucun pouvoir, pas de substance, pas de réalité. Il n'est qu'une substance très subtile, d'une subtilité qui n'a pas de substance. C'est à cause de nos mauvaises habitudes que nous sommes faibles et que nous nous laissons contrôler. En fait, l'égo fonctionne chaque minute de notre vie, quand nous mangeons, quand nous nous nous levons, lavons, habillons, etc... Il est toujours là, c'est tout.

En fait, si on le compare à la vérité ultime, il est négatif, il est la source de tous nos problèmes. Mais d'un point de vue relatif, il n'est pas vraiment négatif. Sans égo, relativement, nous ne pouvons pas pratiquer, c'est parce que nous avons un égo que nous pratiquons, que nous méditons, que nous nous prosternons etc... Nous faisons les "pratiques préliminaires" à cause de notre égo seulement pour essayer de le transpercer, de l'identifier, de mieux le comprendre.

C'est la raison pour laquelle je dis que relativement l'égo n'est pas forcément négatif. Nous n'avons pas à l'abandonner de prime abord. Ultimement bien sûr, vous devez réaliser que l'égo est la chose à abandonner.

Par exemple, si vous avez un ennemi, un ennemi très fort, très dangereux, vous ne pouvez pas l'abandonner, sinon vous allez au-devant de graves problèmes.

Vous devez le connaitre, l'identifier, le ruser, traiter avec lui, travailler avec lui, l'utiliser en sachant au fond de votre cœur qu'il n'est pas votre ami et qu'un jour ou l'autre vous devez le battre, le vaincre. Avec l'égo, c'est pareil, vous devez l'utiliser comme un atelier de travail (workshop), et savoir qu'ultimement vous l'abandonnerez, mais relativement pour l'instant vous ne pouvez pas. Si vous savez que cet ennemi est fort et dangereux, vous ne le laisseriez pas vous contrôler même si vous le voyez tous les jours. Si vous saviez que l'égo est votre pire ennemi, vous ne le laisseriez pas vous contrôler même si bien sûr vous devez traiter avec lui pour pratiquer la générosité etc... par exemple. C'est la raison pour laquelle les pratiquants du dharma doivent être habiles et vigilants, surtout ceux qui pratiquent le vajrayana; ils ne doivent pas se laisser contrôler par leur égo, d'aucune manière. Il faut donc trouver un moyen pour pratiquer sans que l'égo vous contrôle. Très précisément, l'égo ne vous dit pas vraiment toujours de bonnes choses. Il vous dit de bonnes et de mauvaises choses, cela dépends de votre égo et du moment.

Vous devez être habiles et intelligents pour reconnaitre certains messages que l'égo envoie, toutes sortes de messages, bons ou mauvais, certains que vous devez prendre et d'autres que vous devez abandonner.

Je ne sais pas dans quel texte on dit que l'égo peut donner de bons messages, mais c'est ma propre expérience que l'égo donne des messages qui sont bons, qui sont super, qui sont gentils, beaux. Et la raison pour laquelle je vous en parle, c'est que je suppose que c'est peut-être aussi votre expérience à vous.

Mais le principal, c'est que pour identifier l'égo, vous devez le connaitre, c'est très important, c'est facile à comprendre de manière intellectuelle, mais plus difficile à comprendre avec le coeur. L'égo est simplement une sorte d'activité subtile, égoïste, attachée et attachante, une activité d'attachement égoïste de la pensée. C'est parce que c'est une substance subtile que c'est difficile à détruire jusqu'à l'illumination. Si c'était un jeu plus grossier, ce serait plus facile.

Par exemple, dans un jeu de tir, s'il y a une petite cible à viser, c'est difficile à atteindre, très difficile, presque impossible. C'est pareil avec l'égo, c'est parce que c'est très subtil que c'est ridicule, nous devons être des pratiquants très émérites, très expérimentés, très vigilants, si nous voulons détruire l'égo.

Mais dès maintenant nous devons nous efforcer de l'atteindre. Bien sur l'égo est subtil, mais ses activités sont grossières. Il faut le cerner en identifiant d'abord ses activités grossières; c'est là qu'il faut commencer à travailler. On doit les prendre pour cible.

La plus grossière de ses activités, c'est la colère et l'agressivité.. C'est le premier point à viser, le plus important. Il faut essayer de contrôler la colère et l'agressivité, essayer de les comprendre.

C'est la raison pour laquelle certains yogis ont l'habitude de s'attacher à quelqu'un qui est vraiment une sorte de faiseur de problèmes, vraiment mauvais, quelqu'un qui génère la colère et l'agressivité, l'irritation, pour pratiquer la patience, pour s'entrainer à se contrôler et qui leur permet de se mettre en colère réciproquement et d'apprendre à améliorer leur pratique, à progresser dans leur recherche de l'égo. Et, en général pas seulement la colère mais toutes sortes d'émotions qui peuvent vous affecter, qui sont le reflet de votre égo, peuvent être utiles pour le reconnaître.

Les émotions perturbatrices et les émotions en général sont d'un point de vue ultime, mauvaises, mais d'un point de vue relatif, il y en a de bonnes et de mauvaises. De toute manière, il faut être en contact avec elles pour pouvoir travailler contre l'égo. La colère est la plus grosse qui puisse affecter quelqu'un.

C'est avec les émotions grossières qu'on peut comprendre l'égo, autrement c'est trop subtil à saisir. C'est un de mes conseils.

Quand vous êtes en famille, de la même manière, vous pouvez être très heureux, très joyeux et c'est ainsi une manifestation, une activité grossière de l'égo. Vous devez à ce moment-là l'identifier comme telle.

Mon Gourou Thouksé Rinpoché me disait, quand on allait au cirque, parce qu'il aimait bien le cirque, quelquefois on était invité à un spectacle. Il me disait, quand je regardais, captivé et excité, les éléphants, les clowns et c'était une manière de faire le point avec moi, de me tester, "Est-ce que c'est bien ?", je disais : "Oui, c'est très joli, très intéressant", "Bon, c'est bien, maintenant regarde ton esprit". Parce que j'étais excité en regardant le cirque, il avait l'habitude de me donner cette sorte de grand enseignement "regarde ton esprit", j'ai apprécié plus tard la réelle profondeur de cette leçon.

Quand on commence à être excité, à avoir des émotions, on peut observer son esprit et apprendre quelque chose. Quand les émotions sont là, il faut les regarder et les comprendre.

Les activités de l'égo vous ouvrent la porte de la compréhension de l'égo. Bien sûr, elles ne sont pas l'égo, mais elles sont un moyen d'approcher l'égo. C'est aussi la raison pour laquelle certains grands pratiquants, ou yogis traitent avec un environnement romantique, c'est comme avec l'ami coléreux.

Chaque sorte d'expérience de l'égo peut-être un enseignement, notre maître. Parce que chaque moment de notre vie peut nous apprendre à prendre conscience de l'égo, à l'utiliser, à le connaitre, à le regarder ou bien à changer sa négativité en positivité, c'est une sorte de jeu utile, un jeu de rôle; c'est l'expérience de transformer le mauvais en bon.

Dans le Vajrayana, c'est une expression qu'on emploie, on parle d'une sorte de jeu, d'un rôle, d'un plaisir, celui de changer ces sortes de choses, par le moyen de la conscience et ainsi de passer au travers sans encombres.

Il faut développer l'attention par rapport à ce "jouet éducatif" que sont l'égo et ses activités.

Beaucoup de gens, et même des maître, pas de très bons à mon avis, ont l'habitude de parler de l'égo et de l'attachement à l'égo, seulement l'égo, mais ils ne l'expliquent pas vraiment, le détachement est aussi l'égo. Le détachement est aussi mauvais.

Attachement et détachement sont également mauvais.

Tant que nous sommes impliqués dans ce monde relatif, nous devons traiter avec ce genre de choses mais nous devons faire attention et être vigilants, cela peut être dangereux.

Par rapport à l'égo et à ses activités, on peut résumer en deux mots : un bon karma donne un bon égo, un mauvais karma donne un mauvais égo.

lotus

Après-midi du 7 Aout 1991 :

L'égo, c'est celui que nous trainons malheureusement toute notre vie derrière nous, jusqu'à la bouddhéité, et celui aussi que nous devons accepter et apprendre à connaitre. Maintenant, nous ne pouvons pas nous passer de notre égo, et c'est ainsi depuis des temps sans commencement, nous n'avons jamais eu l'occasion de travailler avec l'égo. Il nous faut affronter cette triste situation, mais en sachant qu'à partir d'aujourd'hui, il nous est possible de changer celà, vu que nous avons des enseignements : les moyens de travailler avec notre égo. Et nous devons faire un effort dans le sens de la réalisation du non-égo.

Il y a deux façons de travailler : la façon formelle et la façon informelle.

La méthode formelle :

Si on veut travailler avec l'égo de façon formelle, il nous faut pratiquer la méditation, la méditation formelle, de façon formelle.

Cela signifie littéralement "Nyam Schak" : laisser son esprit dans l'équanimité, dans son état naturel. C'est facile à dire mais difficile à faire. Laisser son esprit dans l'état d'équanimité, dans son état naturel. C'est pourquoi, il y a la méditation du calme de

l'esprit ( Schiné ) et aussi la méditation de la vision pénétrante ( Lhaktong );

Schiné existe avec concentration sur la respiration ou bien sans et avec visualisation ou bien sans. Quand on sort de cette méditation, quoique nous fassions, et il est clair que nous devons marcher, aller, venir, parler, travailler etc ... nous devons le faire dans l'esprit de cette méditation, cela doit être influencé par la pratique de la méditation formelle et spécialement quand nous devons affronter des moments de la vie malheureux ou bien heureux, nous devons toujours nous entraîner au calme de l'esprit.

Lam kier signifie garder les six sens et les rassembler sur le chemin. C'est à dire que nous devons les contrôler si nous suivons un chemin spirituel. Les sens sont la porte par laquelle la conscience s'éveille au contact des objets. La conscience vient des objets et les objets viennent de la conscience et les deux se rassemblent, c'est pourquoi on parle du rassemblement des six sens. Les objets et le sujet se mélangent et donnent cette sorte de bazar, de confusion sujet/objet, ces sortes de choses que sont les phénomènes, les perceptions, projections et projecteurs qui sont créés.

A cause de cette confusion, de ce fonctionnement, nous sommes parfois en colère, très déprimés, ou très heureux, cette sorte de bonheur et de malheur résulte du rassemblement des six sens...

Maintenant, nous devons comprendre ce qui se passe : nous ressentons le plaisir de voir de belles choses, celles-ci sont les objets de cette excitation. Bien sûr, l'excitation naît en nous-même qui sommes le sujet, mais cela émerge à cause de cette circonstance sujet/objet.

Cette sorte d'excitation en elle-même, c'est le désir, le sentiment de vouloir apparaît de lui-même, juste automatiquement, ce n'est pas l'égo, c'est une émotion perturbatrice, et puis cela devient de pire en pire, cela vient de l'objet et du sujet, mais quand vous regardez l'objet en lui-même, vous ne trouvez pas de base pour cet état de chose.

Si vous examinez simplement le sentiment d'excitation qui apparait par rapport à l'objet, est-il une évidence scientifique que cela vienne de l'objet ? Est-il une évidence scientifique que le sentiment vienne du sujet ? Ce n'est pas du tout une évidence.

Nous ne pouvons pas vraiment prouver cela, bien que tout cela soit apparemment, réellement existant. Et pourtant, il est tout à fait facile de conceptualiser tout cela.

Nous sautons stupidement et collons simplement à cette sorte d'idée, même si cela n'est absolument pas une évidence scientifique. Nous n'avons aucune preuve de ce que nous prenons pour une évidence dans la saisie sujet/objet.

Maintenant, nous devons être conscients des six rassemblements pratiquement parlant, par rapport à la pratique. Quand nous voyons quelque chose, nous devons examiner le fait de voir, car le fait de voir est aussi une grande illusion.

C'est ce que je sens, bien sûr je peux voir quelque chose de beau, de laid, etc... mais avant de comprendre la beauté, la laideur, la forme, nous devons tester le fait de voir, c'est en soi-même quelque chose de très drôle, pourquoi pouvons-nous voir quelque chose ? Pourquoi ? Bien sûr, c'est le karma. Le karma nous donne ces deux trous, par lesquels nous voyons, ces deux petits trous peuvent nous donner des choses tout à fait énormes à voir.

Quelquefois, j'ai vraiment peur de cela quand j'y pense, quand j'examine ce qui se passe avec tous ces phénomènes, parfois je me sens très triste, très gai, très drôle, donc je ne sais pas moi-même, mon propre sentiment, peut-être que je suis un peu fou, en tout cas, je ressens que c'est quelque chose de très bizarre quand j'approfondis ces choses. Bien sûr, si je réfléchis, je ne

peux pas trouver pourquoi. Il n'y a aucune forme de raison substantielle, concrète, solide, qui prouve cette sorte de

fonctionnement.

Je pense que la situation est ainsi, vraiment, la condition de base est sans base, sans fondement, c'est rien, il n'y a rien à la base,

une sorte de rien à la base et c'est la raison pour laquelle je me sents très triste : c'est parce qu'au fond il n'y a rien et que

malgré tout nous souffrons, nous souffrons beaucoup à cause de cette relation sujet/objet.

Et cependant, il ya a aussi une raison pour laquelle je suis heureux de cette condition, c'est parce qu'au fond, c'est une sorte de

situation très heureuseparce qu'à la base il y a une grande aide pour atteindre l'état ultime, parce qu'il n'y a rien qui nous

retiendra de façon permanente dans cette confusion.

La réalité est sans égo, su tout, toujours, l'égo est là à cause de notre illusion.

Par conséquent, sans réaliser cet état, viennent toutes sortes de sentiments, d'émotions, de circonstances qui sont relativement

vraies et vous devez travailler avec elles dans le sens de réaliser leur nature ultime. Et si vous réalisez celle-ci, le non-ego est

alors toujours là comme la condition de base de votre esprit, comme fondation.

L'égo, c'est ce que nous devons couper, et ce que nous allons voir demain : Tchöd est une des pratiques qui permettent de

couper l'égo, nous allons voir cela dans les jours qui viennent.

L'égo n'existe pas, mais l'attachement à l'égo existe davantage, relativement, c'est l'égoïsme, relativement c'est très fort.

Nous devons comprendre que l'égo est tout à fait sans base et quand ceci est compris, alors il devient très facile de travailler

avec lui. Ce que je veux dire est maintenant un peu plus compliqué.. Je veux parler de nos sens parce que la vraie source de

notre confusion provient de nos sens agissant avec notre conscience.

C'est la relation sujet/objet, mais cela risque d'être très long à expliquer et un peu difficile ou confus pour ceux qui ne sont pas

familier avec le sujet.

Les passions, les fortes émotions apparaissent quand nous percevons les objets parce qu'elles viennent du sujet, mais celui-ci

fonctionne parce qu'il perçoit des objets, des objets de colère, de désir, de haine, de jalousie, etc...

Par exemple, quand un homme voit une belle femme, la femme est l'objet et les sens et la conscience qui perçoivent cette

femme sont le sujet. Si l'homme n'avait pas de sens, il ne percevrait pas cette femme. Sans les yeux, il ne verrait pas la forme,

mais avec des yeux seulement, sans la conscience, il ne pourrait pas percevoir l'objet. Pour pouvoir percevoir, les trois doivent

être réunis : l'objet, les sens, la conscience. Cet homme perçoit cette femme et une sorte de sentiment apparait celui d'aimer

par exemple mais à cause de cela, la possibilité de colère apparait aussi, différentes émotions ont alors la possibilité

d'apparaitre. Si cette femme décide d'aller avec un autre homme, la jalousie apparait et si le premier homme pense qu'elle doit

rester avec lui et qu'elle fait ainsi et qu'il la contrôle, alors l'orgueil apparait en lui. Les émotions se suivent de cette façon. Puis il

s'attache à elle et il a peur de la perdre, c'est l'attachement, l'envie d'avoir.

Voici les cinq passions, elles viennent de l'ignorance qui est la base de toutes les passions. Cet exemple est vrai pour la

réciproque : une femme qui voit un bel homme.

Dépendant du désir, la colère apparait,

Dépendant de la colère, la jalousie apparait,

Dépendant de la jalousie, l'orgueil apparait,

Dépendant de l'orgueil, l'attachement apparait,

Toutes ces passions viennent, sont soutenues, engendrées et renforcées par l'ignorance. A cause de ces cinq passions, nous

prenons beaucoup d'habitudes, suivant de nombreux schémas et ils se multiplient sans fin. Comme l'habitude de penser, de

réfléchir, quoique nous fassions avec le point de départ "sujet/objet" alors des habitudes, des tendances nous entrainent jour et

nuit. Elles deviennent de plus en plus fortes de jour en jour, d'années en années, de vie en vie, toutes sortes d'expériences, ou

de karma apparaissent par le biais de ces habitudes et ces habitudes viiennent des six passions; Les habitudes sot une

caractéristique des êtres du samsara, en dehors du samsara, il n'y a pas d'habitudes. Comme boire du thé : c'est aussi une

habitude : le goût, le sentiment que vous avez ou quoique ce soit que vous aimez dans le thé, c'est un exemple de

fonctionnement de la relation sujet/objet. Cela crée l'habitude de boire du thé, ce n'est pas réellement malsain, mais c'est une

habitude, ça fait partie du samsara.

Pratiquement parlant, cela signifie que nous ne devons pas être dépendants de quelque forme d'habitude que ce soit.

Comment comprendre le fonctionnement des six sens dans la voie spirituelle ?

Quand le désir apparait en voyant un objet, par exemple la belle femme de tout à l'heure, si l'homme pratique la méditation, il ne

doit pas rejeter le désir mais doit simplement le laisser aller en le regardant, en regardant la réelle nature du désir, son essence.

Il n'y a pas de substance dans ce désir il est comme une plaisanterie très dangereuse, dangereuse parce qu'elle entraine le

sujet dans la samsara. Quand vous pratiquez, vous ne devez pas suivre le désir jusque dans le samsara mais simplement le

laisser disparaitre dans sa vraie nature : sans substance.

En regardant les émotions, celles-ci sont vaincues, quand les émotions sont vaincues, alors les objets de ces émotions sont

aussi vaincus. Puisqu'il n'y a plus de désir pour ces objets, alors il n'y a plus de colère ; s'il n'y a plus de colère, il n'y a plus de

jalousie ; s'il n'y a plus de jalousie, il n'y a plus d'orgueil et s'il n'y a plus d'orgueil, il n'y a plus d'attachement. Les objets de ces

passions sont dissouts dans l'état sans égo, c'est la fondation de base, la nature de base de ces objets. Conscience et

inconscience sont dissoutes dans le Dharmadatou qui est sans égo puisqu'il n'y a plus les cinq passions, parce que les cinq

passions sont contrôlées par le fait de les regarder, alors l'ignorance est vaincue et c'est la libération, c'est la façon dont nous

nous libérons nous-mêmes du samsara.

Cette libération coupe les liens qui nous retiennent dans le samsara, ces liens sont les passions qui nous lient au samsara et

causent notre errance sans fin dans celui-ci.

La libération vient de la pratique, celle d'utiliser les passions, pas de les abandonner mais de les utiliser de la bonne manière,

avec des moyens habiles, afin de nous liberer de ces passions et graduellement nous seront libre du karma produit par ces

passions.

C'est la meilleure façon de travailler pour saisir l'égo, car l'égo, vous ne pouvez pas le saisir directement car il n'existe pas.

Vous devez travailler avec l'égoisme, les passions, les émotions perturbatrices, ensuite vous les abandonnerez bien sûr puisque

vous en serez liberés.

A chaque moment de notre vie, nous devrions être conscients et être conscients signifie être liée à la bénédiction de notre

Gourou et le lien avec notre Gourou dépend de notre dévotion. C'est la chose principale pour être attentif, conscient de nos

passions, et ceci dépend complètement de la grâce que nous recevons de notre Gourou.

La peur et l'espoir sont les principales manifestations de l'égo et ils ne peuvent être coupés que par la dévotion au Gourou.

C'est pourquoi nous disons que la dévotion au Gourou est une épée tranchante.

lotus

Matin du 8 Aout 1991 :

L'égo lui-même n'existe pas, mais par contre l'attachement à l'égo existe davantage, relativement, l'égo n'existe pas ni ultimement, ni relativement, il n'est pas là mais nous y sommes cependant très attachés. Nous sommes attachés à quelque chose qui n'existe pas. Par conséquent, relativement, l'attachelment à l'égo, lui existe bien. C'est très fort, c'est l'égoisme.

C'est facile à dire que l'égo n'existe pas, c'est facile de la comprendre intellectuellement, mais cela ne suffit pas, il est necessaire de le comprendre au fond de notre coeur, nous devons être sur que l'égo n'existe pas et alors le non-égo est définitivement là et c'est la réalisation du non-égo.

Ainsi depuis des temps sans commencement jusqu'à maintenant, nous n'avons pas pu comprendre, ni expérimenter le non-égo, ni les obscurcissements qui voilent notre esprit et nous empêchent de voir la réalité.

Il y a beaucoup de façons d'expliquer les obscurcissements de notre esprit, ceci aussi parce qu'ils sont en nombre infini, mais pratiquement parlant, je peux dire que c'est en gros, l'attachement à soi-même et ceci parce que c'est la cause de tous les voiles de notre esprit. L'auto-attachement est une sorte de fonction initiale, parce que c'est le point de départ de base, c'est la raison pour laquelle quand nous méditons, le sujet principal, la cible à viser, c'est l'auto-attachement. L'égo lui-même ne peut pas être une cible, de façon directe.

Par exemple, si un roi ou un président n'a pas de sujets, il sera à la base sans pouvoir, sans fonction. Pour lui donner du pouvoir, il faut, sous ses ordres un groupe de personnes suffisament puissant. Donc pour affaiblir un roi, à la base, pour le déstabiliser, il faut parvenir à créer parmi ses sujets un groupe de dissidents contre lui. Alors, automatiquement le roi perdra son pouvoir. C'est pareil avec l'auto-attachement, si vous le perdez, alors l'égo sera définitivement sans fondement, si vous détruisez l'auto-attachement, vous coupez la racine de l'égo, il perd tout son pouvoir et alors vous trouvez l'état de non-égo;

La raison pour laquelle l'égo est très fort, c'est parce qu'à la base, il a beaucoup de soutien de la part des six sens et de tous les phénomènes. Il prend plaisir à expérimenter ce monde des phénomènes et il nous gouverne constamment, comme un roi supporté par ses sujets.

Dû à ce grand support, l'égo peut prendre une sorte de forme comme celle d'un esprit malin, dieu noir, démon noir qui vit sur notre épaule gauche, tout le temps, toujours content que quelqu'un fasse quelque chose de mal et encourageant les autres à faire du mal, toujours sur notre épaule gauche nous gouvernant 24 heures sur 24..

Pour le moment, quoique nous fassions de mal, ce démon nous y encourage et quand nous mourrons, ce démon sera toujours là, nous perturbant dans le bardo si nous ne sommes pas assez fort. Et si nous mourrons, beaucoup de sortes de démons, d'esprits viendront dans notre famille et diront : "je suis l'esprit de cette personne décédée, et je reviens, etc..." et ils dérangeront l'esprit de cette famille en disant : "j'ai vécu comme ceci, comme cela etc..." Ce n'est pas l'esprit lui-même mais ce démon noir qui dit tout ce qu'il a fait avant le décès et pour la famille ce sera toujours une preuve que cela est vrai, que c'est vraiment l'esprit du mort qui revient. Mais cela est faux, tout à fait, puisque la personne morte est ailleurs. Ce démon est là, à cause du mauvais support donné à l'égo avant la mort, par la personne.

Il y a deux sortes de démons, les démons mâles et les démons femelles. Les démons mâles sont supportés par la colère, les démons femelles sont supportés par le désir. Ils entretiennent l'égo. C'est la raison pour laquelle, même après la mort et 24 heures sur 24, nous expérimentons la colère et le désir, parce que nous sommes attaqués par ces démons.

Par exemple, nous pouvons être très en colère, à cause de ces démons ou bien être très excités, toujours à cause d'eux, ce sont leurs activités, ils nous rendent confus, fous, on voit des démons nous poursuivre, des gens nous attaquer, des gens méchants, c'est notre imagination mais c'est tellement fort, il y a tellement de force dans tout cela, le support donné par l'égo est tellement fort, depuis des temps sans commencement, que cela paraît vraiment réel et on est réellement attaqué, on souffre vraiment, il y a une armée de démons derrière nous.

Tous ces dieux, ces démons, ces esprits existent tous, avant, je ne croyais pas à tout ça et c'est seulement à cause de ma mauvaise compréhension. C'est seulement quand j'ai commencé à penser à la réalité, shunyata (vacuité), seulement quand j'ai commencé à comprendre vaguement la vacuité que j'ai commencé à comprendre et à croire que les esprits étaient là.

Parce que logoquement, ils doivent être là, parce que les choses que nous voyons sont là, les arbres, les chaises, la lune, alors pourquoi les démons n'existeraient-ils pas ?

Ces choses n'existent pas non plus ultimement, c'est shunyata, en réalité nous existons tous alors pourquoi pas les esprits, les démons; Une autre raison c'est que nous sommes dans un monde ou tout est possible, il a la capacité de toutes sortes de possibilités, par conséquent nous sommes malheureusement dans ce monde et nous pouvons expérimenter vraiment toutes sortes de choses possibles. Donc c'est tout à fait croyable et cependant nous devons comprendre que c'est une projection de notre égo que c'est du^à l'attachement à notre égo que tout cela existe de manière relative.

Mais cependant, croire qu'ils sont vraiment réels de manière solide concrète et qu'ils vivent dans un antre noir et sale, effrayant, d'ou ils sortent parfois, n'est pas juste non plus. C'est même pire que de croire qu'ils n'existent pas du tout, tout simplement parce que penser de cette façon nous rend encore plus confus. Ils sont des projections de l'égo et ces démons n'existent que de cette manière. On ne peut nier leur existence, de la même façon qu'on ne peut nier l'existence relative de l'attachement à l'égo. Ils existent tant que nous ne tranchons pas l'idée d'un soi.

Donc, maintenant, la chose principale c'est de trancher l'auto-attachement et je voudrais que vous compreniez bien ce que "auto-attachement" signifie. "Auto-attachement", c'est que nous faisons toujours, nous disons toujours : nous, moi, je suis ; nous toujours, en premier, pour qui tout est fait en premier, on parle de nous en premier, on pense à nous en premier, toujours en premier et tout le reste vient en second, après le moi, le je. Nous pensons toujours comme cela. Même quand nous pratiquons, nous pensons d'abord à nous libérer nous même et ensuite nous pensons à liberer tous les êtres sensibles et c'est encore une grande chance si nous en arrivons là, nous faisons tout pour nous-mêmes, nous mangeons, nous pensons pour nous, nous sommes incapables de penser aux autres. Ceci est l'auto-attachement, grossièrement, pas de façon subtile mais de prime abord..

Patrul Rinpoché a dit dans un livre dont le thème est : "Prendre la souffrance comme support de la méditation ou les autres sont plus cher que nous même" :

"Pense que la raison pour laquelle je ne suis pas libre de la souffrance, c'est que depuis des temps sans commencement, je prends soin seulement de moi-même ; maintenant je devrais faire la pratique de seulement prendre soin des autres, source de toutes les vertus et de bonheur, ceci est la seule façon de trancher l'égo."

Nous pensons toujours que nous ne devrions pas nous attacher à toutes les choses qui nous entourent, maisons, nourritures délicieuses etc... mais je pense que ce qui est beaucoup plus important c'est de détruire d'abord l'auto-attachement, alors si vous minimisez seulement, ou coupez l'auto-attachement, alors precisément vous pourrez couper facilement l'attachement aux choses materielles et aux personnes, c'est tout à fait facile alors. Donc le plus important c'est d'oeuvrer pour les autres d'abord.

L'auto-attachement est fondé, soutenu par les pensées discursives, elles en sont le support.

Ces pensées sont un filet, nous sommes des poissons pris dans ce filet, pauvres poissons, et nous devons trouver une solution pour couper ce filet, pour arrêter les pensées discursives. Dans les textes, on trouve l'expression "sans pensées" ou "pensées transformées", cela signifie sortir de ce filet. En fait nous n'avons pas besoin de penser, en fait, les pensées discursives sont la base de la souffrance.

Shiné, la méditation du calme mental, c'est quelque chose pour apaiser, apaiser ces pensées qui sont comme de l'eau qui bout en faisant des bulles, de la vapeur, nous n'avons pas besoin de cela, nous voulons la paix. Nous parlons toujours de la paix, mais nous ne savons pas réellement ce que c'est. La paix c'est quelque chose qui ne peut être développée qu'à l'interieur de nous-mêmes, pas à l'exterieur de nous-mêmes, les choses exterieures ne peuvent pas nous donner la paix.

La paix de l'esprit, c'est la paix ultime.

Shiné, Shi, c'est la paix ; né, c'est stable ; cela signifie qu'on a besoin d'avoir l'esprit en paix. Maintenant nous avons de l'eau qui bout, nous avons besoin de cette méthode pour calmer notre esprit. Par cette méditation, nous pouvons minimiser le support de l'égo, parce qu'on coupe les circonstance qui permettent à l'égo de fonctionner, nous coupons l'auto-attachement en coupant son support de pensées discursives.

Sans connaitre les pensées, nous ne pouvons pas nous en débarasser. Nous devons savoir comment les pensées viennent. Il en vient des millions et des millions, des billions et il est necessaire de les connaitre une à une pour les chasser. Nous devons les compter, les débutants ne peuvent pas en compter plus de cent au début, en une seule fois. Quand nous comptons les pensées, nous devons aussi réaliser ce que sont ces pensées, les identifier, les voir comme des pensées. Le fait de les compter et de les identifier les minimisent automatiquement. Et bien sûr, cela doit se faire d'une manière tout à fait décontractée, c'est une méditation apaisante, cela doit etre paisible, sinon comment calmer les pensées, si nous ne sommes pas détendus, le bouillonnementne diminuera pas mais au contraire augmentera.

Bien sûr, on doit suivre les postures du corps, de la parole et de l'esprit mais je préfère recommander le calme et la détente plutôt qu'une posture plus stricte ; si on n'est pas détendu avec son corps, l'esprit ne se calme pas. Il vaut mieux se détendre que de se forcer à faire quelque chose de spécial. On doit aussi relaxer les yeux, c'est le principal pour le calme de l'esprit, c'est très important, s'il n'y a pas la détente des yeux, le calme mental ne viendra pas.

Nous ne devons pas les fermer, ni fixer un objet spécial, on doit seulement les laisser regarder droit devant, de manière douce, calme, détendue. Si nous fermons les yeux, le calme de l'esprit ne sera jamais stable. C'est quelque chose de logique, parce que nous ne pourrons pas garder les yeux fermés 24 heures sur 24, et alors dès que nous ouvrirons les yeux, nous serons distraits, parce que nous serons dépendants d'avoir les yeux fermés, il faut apprendre à avoir le calme mental malgré les distractions qui sont devant nos yeux.

C'est pareil avec les oreilles, il ne faut pas les boucher. Certaines personnes mettent des bouchons dans les oreilles quand ils méditent. C'est un peu stupide et drôle mais on peut comprendre, quand il y a du bruit. Mais de ma propre expérience, je ne suis pas un très bon méditant, mais je remarque que le calme, le silence n'apporte pas vraiment de progrès dans la méditation. Quand je suis dans le bruit, je dois aiguiser mon esprit pour le maintenir dans le calme, c'est une difficulté, cela demande un effort, mais ainsi on developpe la force de concentration.

Il est vrai que le calme est très bon pour les débutants et l'agitation et la distraction pour ceux qui sont plus avancés dans la pratique. De toute façon, nous devons nous familiariser avec l'agitation tout en essayant de garder notre calme mental. Par conséquent, il n'est pas necessaire de fermer les yeux, ni les oreilles.

Méditer signifie concentration. Nous devons nous concentrer sur les pensées qui viennent dans l'esprit, formes de toutes sortes d'émotions, désir, colère, jalousie etc...

Par conséquent la concentration doit être constante, nous devons essyer d'y parvenir, ceci est très difficile. Souvent elle se perd, mais si nous la perdons, nous devons nous en rendre compte et la reprendre. On dit Gyetop et Nyamchak. Gyetop est la coupure et Nyamchak est la concentration. Gue = plus tard, après ; top = recevoir. Recevoir après avoir perdu. C'est ce que l'on reçoit après avoir perdu la concentration. Nyamchak : mettre son esprit dans l'équanimité. Si nous avons besoin de la force dans la concentration, nous n'avons pas besoin de gyetop, mais en général c'est difficile et gyetop est necessaire. Peut-être, nous pouvons faire gyetop trois fois par jour ou bien deux fois par jour, ce qui est très pauvre. Mais les gens n'ont pas de gyetop du tout, même une fois par an c'est encore beaucoup. Nous devrions faire gyetop au moins 25 fois par jour, au moins, mais en fait, il est necessaire de faire cela chaque seconde, aussitot que la concentration se perd nous devons nous reprendre et nous concentrer à nouveau.

Afin de se mettre à la méditation formelle, il est bon de le faire tôt le matin, chaque matin, une, deux ou trois heures ou bien une demi-heure, après la prière du Gourou-Yoga, avant de prendre sa douche et avant le petit déjeuner. Ceci est pour les débutants mais pour les autres la méditation doit toujours être là, dans toutes les activités de votre vie, manger, boire, travailler, s'amuser etc...

Conduire une voiture est un bon exemple de concentration, c'est un sentiment très agréable de rouler, de diriger la voiture, tout en méditant. Quelquefois cela peut être dangereux si la voiture sort de la route mais généralement ce n'est pas très grave car l'attention est là et vous pouvez toujours vous rattraper, si vous ne pouvez pas côntroler la voiture, vous ne pouvez pas contrôler les pensées. C'est la même chose, vous pouvez alors contrôler la voiture bien mieux que d'habitude si vous méditez.

Quand j'ai appris à conduire à 18 ans, j'ai dit à mon Gourou Thouksé Rinpoché : "C'est une merveilleuse expérience, est-ce que c'est un non-sens ou est-ce que c'est bon ?"

Alors il dit : "Oui, oui, c'est bon, vous conduisez vers l'illumination, sur le chemin du Mahayana ! C'est très bon, c'est une bonne relation, une bonne vue des choses."

Il m'encouragea. Et j'ai vu que c'était bien, mais cela ne signifie pas que vous devez conduire 24 heures sur 24. Je veux simplement vous dire qu'on peut integrer la méditation dans la vie de tous les jours.